Hello,
Aujourd’hui, je partage avec toi comment j’ai fait pour acheter moins de vêtements. Comme je l’ai déjà abordé, plusieurs déclics m’ont fait me détourner de la surconsommation jusqu’à même ne plus rien acheter pendant plus d’un an. C’est en 2013 que j’ai commencé à me questionner sur ma passion pour la mode et mes dépenses. J’ai l’impression que ce cheminement vers un mieux et moins s’est fait naturellement, sans forcer. Au début, j’ai un peu résisté à quelques tentations superficielles, mais ça devenait plus un jeu… 10 ans plus tard, en 2024, j’use encore plus que je ne consomme. Je me sens aussi plus légère face à un constat de gain de temps et d’énergie, au-delà d’économies.
Bonne pause mode au format blog,
Acheter moins de vêtements assez naturellement !
« Comment as-tu fait pour acheter moins de vêtements ? » C’est la question que m’a posée une journaliste la semaine dernière. Suite aux événements en lien avec la Fashion Revolution Week à Auch, j’ai été interviewée par Pauline Cazier du Petit Journal du Gers. Au-delà d’échanges sur l’ONG Fashion Revolution, nous avons aussi abordé ce sujet de moins acheter.
Comme cela fait plus de 10 ans que j’ai eu cette prise de conscience, je n’avais pas de réponse très claire et structurée à lui fournir. Je me rends compte que sur Ma Pause Mode que ce soit au travers du blog ou en version podcast, j’aborde diverses anecdotes. Faire plus de liens semblait nécessaire. C’est donc ce qu’apporte cet article. Il rappelle l’accumulation de divers déclics et vécus qui ont clairement contribué à faire que moins acheter d’habits, c’est une voie heureuse pour moi.
Mes déclics et mon vécu de passionnée engagée
Avec du recul, je crois que je ne me suis pas vraiment posé cette question de comment faire pour moins acheter de vêtements. Ce chemin s’est révélé en douceur comme je le répète. Je retiens en particulier, le déclic que derrière nos vêtements se trouvent des personnes qui travaillent dans une industrie textile peu respectueuse. Ces travailleurs en coulisses de la fast fashion souffrent d’injustices sociales, salariales et aussi sanitaires.
Que mes habits soient synonymes de sang, de maladies, de handicaps ou d’abus, c’était juste plus possible pour moi !
Mon histoire pas à pas : inspire-toi ?!
Ma valeur humaine touchée !
Soutenir les créateurs·trices engagés·ées
C’est à partir de 2013 que je me suis questionnée sur des achats mode plus qualitatifs que le « pas cher » ou les grandes enseignes bien connues. Depuis 2011, j’étais blogueuse mode à Toulouse. Cette expérience m’a permis de rencontrer et d’échanger en profondeur avec des créatrices et créateurs aux univers séduisants et engagés. Ils m’ont donné l’envie d’économiser et de soutenir les acteurs locaux. Eh oui, ils sont méconnus pour la plupart. Ils ont peu de moyens publicitaires et ils ont besoin d’être plus mis en lumière pour que leur belle activité dure ; perdure ! De plus, les collections de ces « petites marques » sont réalisées de manière bien plus qualitative que des « marques célèbres ».
Enfin, les prix des créations locales se positionnent souvent un peu moins chers que des marques moyen haut de gamme (en cette même époque). Par conséquent, j’en déduis que les consommateurs de marques telles que The Kooples, Sandro, Maje, Ba&sh, Tara Jarmon, Claudie Pierlot, et même des marques de « luxe qui jouent l’accessible » peuvent changer pour des achats engagés sans que ça n’impacte leurs budgets…
Découvrir les coulisses de la fast fashion
L’effondrement du Rana Plaza en 2013
En autre déclic, je cite le drame du Rana Plaza et la découverte des sombres coulisses des usines de confection de la fast fashion. Je découvrais alors les cadences infernales d’usines textiles au Bangladesh et la pression des marques occidentales sur elles. Je découvrais aussi le manque de considération des « petites mains » pourtant si précieuses dans une telle industrie ! De plus, ce drame causant plus de 1000 morts et 2000 blessés aurait pu être évité, car des expertises avaient demandé la fermeture du bâtiment pour causes de fissures dangereuses… Depuis cette révélation, je considère que la fast fashion a du sang sur les mains (sur les étiquettes). J’ai même ressentie de la honte et une grande tristesse face à de tels drames et malheureusement, le Rana Plaza n’est pas un cas unique. Il y a eu d’autres drames dans cette industrie de la mode jetable…
Le film The True Cost sorti en 2015
En 2015, c’est le film The True Cost qui m’a fait voir les images et les histoires d’autres conditions de fabrication de la mode jetable. Le reportage montre notamment les champs de coton. Les répercussions de cette agriculture riche en pesticides s’aperçoivent clairement dans les villages des cultivateurs. Ces derniers souffraient de maladies. Leurs enfants faisaient même état de handicaps en lien avec l’usage de tels pesticides ; et des taux de handicap bien plus élevés que la moyenne.
Recherche la réelle qualité des vêtements
Triste fast fashion
Dans les années 2010, j’ai été interpellée par la pauvre qualité des articles vendus par les enseignes de fast fashion. Et d’autant plus ceux en synthétique. Des pulls en maille boulochent ou se déforment trop rapidement. Un sac, des chaussures ou une veste en similicuir (faux cuir) s’effritent ou s’abîment très rapidement. Alors que le vrai cuir peut durer des dizaines d’années. Des matières aussi ou des teintures chimiques comportent des risques sur la santé. On peut aussi plus vite sentir mauvais alors qu’avec du naturel, on constate bien moins d’odeurs inconfortables. Des finitions peu qualitatives et des coutures ou des boutons sautent, voire ne tiennent pas assez. Des finitions collées s’usent trop vite, etc. Voici les exemples qui me viennent en tête. J’en compile sûrement d’autres si je creuse un peu plus… Je trouve vraiment que la qualité s’appauvrit entre les années 2000 et 2010. Je n’aborde même pas les années 2020 où le chimique pullule ^^
Une maman inspirante
Autre point : l’exemple de ma maman. Dans les années 70, 80 et 90, elle a acheté des vêtements de qualité. Ils ont été fabriqués en matières naturelles pour la grande majorité avec des finitions de très bonne facture. Plusieurs décennies plus tard, ils sont encore en très bon état. Observer son dressing m’a servi de point de comparaison. J’ai clairement obtenu la preuve qu’une mode meilleure et qui dure dans le temps est possible ! Cette comparaison m’a fait prendre conscience de l’avant/après l’ère de la fast fashion. Par conséquent, j’étais plus au clair quant à la qualité à rechercher.
Le mot de Sonia C’est ici que la mode vintage fait sens pour moi en réponse à ce désir de qualité qui dure dans le temps. Pourquoi pas du neuf ? Parce que j’estime qu’il faut encore du temps pour retrouver autant de qualité en neuf. De plus, miser sur du vintage moins cher, permet d’avoir plus de pouvoir d’achat pour du neuf le jour venu face à LA pépite. Puis, quand tes habits et accessoires durent dans le temps, nul besoin d’en racheter souvent. Naturellement, tu consommes moins de vêtements en portant plus ce qui te plait vraiment ! Eh oui, il peut se passer plusieurs semaines, plusieurs mois, et même plus d’un an sans achat… Et sans forcer, car tu es déjà suffisamment comblée en ouvrant ton dressing.
Investir dans son dressing plutôt que juste "acheter"
Investir sur du long terme
Quand je parle d’investir plutôt que d’acheter, j’entends par là payer plus cher pour des articles de mode que tu sais pouvoir porter souvent et longtemps. Soit pour moi, fini les jeans stretch peu résistants et vive le 100% coton au denim plutôt épais. Sauf une exception pour un slim à taille haute que je porte encore. Fini le faux cuir ou le similicuir. Ici, zéro exception, car trop de déceptions ! Vive le cuir véritable qui te suit des dizaines d’années, voir même à vie avec sa jolie patine. Fini les pulls en maille synthétique, vive la laine véritable aux nombreuses vertus !
La contrepartie des matières naturelles
À moi alors de prendre soin de ces matières naturelles plus onéreuses et notamment en ce qui concerne l’entretien. Cette précaution importante pour faire durer de tels investissements heureux, c’est aussi considérer ses habits avec plus d’amour en respectant leurs spécificités. Par exemple, laver un pull en laine à la main et le sécher à plat…
Payer plus cher revient moins cher
Je me suis aussi posé la question : « comment être capable de payer bien plus cher mes tenues vestimentaires ? » Ma mère a aussi été une source d’inspiration dans le sens que malgré ses petits revenus, elle a su économiser pour se faire VRAIMENT PLAISIR. Le terme investir dans de la joie durable prend tout son sens avec son témoignage et son dressing que je porte à mon tour dans les années 2020 ! Enfin, j’ai commencé à calculer à combien ça me revenait « d’acheter pas cher ». Mon intention était de gagner encore plus en certitude face à de tels efforts financiers et d’entretien dans le temps.
Exemples d’achats pas chers répétés dans le temps et devenus plus chers (ou vice-versa)
- En 2015, j’avais acheté un jean mom de marque à 89€. Il était en 100% coton mais un peu fin. Je l’ai beaucoup porté et après seulement 2 ans d’usage, il s’est troué. J’ai alors misé sur une recherche de jeans Levis vintage en denim. Et c’est en 2021 à Paris, dans une friperie que j’ai trouvé 2 pépites. Certes, j’ai patienté plusieurs années avant de trouver LA pépite de jean mom années 80 mais ça valait le coup! En prime, dans cette boutique, je suis tombé sur un jean flare de la fin des années 60 qui me tombait parfaitement. Je me suis fait plaisir et j’ai acheté les 2 pour 60€ chacun. En 2024, ils sont encore en parfait état et je les porte souvent, surtout le jean mom. Il ne bouge pas et je prends soin de son entretien. Il m’avait donc coûté 60€. Soit à ce jour, un coût de revient de 20€ par an. Et j’ai espoir de le conserver encore bien des années !
89€ pour 2 ans versus 60€ et déjà 3 ans d’amour à porter ce jean vintage souvent ; le calcul investissement dans de la véritable qualité est vite fait. J’aurai aussi pu prendre en exemple, un jean fast fashion à 30€ qui te tient 2 ans aussi en le portant souvent. Mon jean vintage me reviendra aussi à 15€ par an en 2025. Mais mon constat, c’est que le modèle vintage, il ne bouge pas ! Alors que le modèle fast fashion on voit qu’il s’use jusqu’à se trouer ou trop s’affiner et devenir trop vite jetable.
- J’ai aussi l’exemple de sandales esprit Tropéziennes en faux cuir à 30€ versus en cuir véritable et cousu (pas collé) à 120€. Même constat en évaluant le coût sur plusieurs années. Je possède des sandales en cuir véritable depuis 2017. Soit un investissement qui me revient à ce jour à 17€ par an, confort et élégance remarquée en prime ! De plus, les chaussures en faux cuir ont tendance à faire sentir des pieds alors que ce n’est pas le cas avec du 100% vrai cuir.
Le mot de Sonia Conserver dans la durée des pièces que tu adores porter, ça aide forcément à acheter moins de vêtements. Avais-tu déjà fait de tels calculs par rapport à des dépenses dans l’habillement ? Et c’est le même principe pour bien d’autres vêtements plus chers mais de meilleure qualité tant du fait des matières que de la fabrication ou des finitions. Ce n’est finalement pas la marque qui témoigne de la qualité, mais bien ces critères cités précédemment. Le « luxe acccessible » est lui aussi tristement bourré de matières synthétiques. Tu payes le logo, la marque, mais pas la qualité ni la certitude que ça va durer sans trop bouger dans le temps.
Acheter moins et mieux grâce au Conseil en Image
En 2013, j’ai rencontré Lia Riguet, Coach en image à Toulouse et avec qui j’ai collaboré rapidement. À ses côtés, j’ai découvert l’essence du Conseil en Image et non pas le relooking. Lia n’est pas là pour déguiser les personnes mais pour les accompagner dans une transformation durable et alignée avec qui elles sont vraiment. J’ai expérimenté les outils de ce métier et j’assistais même Lia lors d’événements entre 2014 et 2016. Le Conseil en Image offre une meilleure connaissance de soi, de son corps, et surtout du pouvoir de nos choix de tenues vestimentaires. Pouvoir des couleurs, des matières, d’un imprimé, d’un détail, d’une coupe, d’un style, etc. Je recommande à tout le monde de faire appel à un Coach en Image une fois dans sa vie ! C’est fort enrichissant et ça aide vraiment à ne plus regretter certains achats et à mieux honorer nos dressings en plus de notre Image. C’est du fait de ce parcours et de tels potentiels, que je me suis moi-même lancée dans le Coaching en Image !
Face à ces constats d’envie de contribuer plus localement, d’envie de faire durer mes achats plus longtemps, d’envie d’investir dans de la qualité, dans du supplément d’âme, d’envie de ne plus contribuer à des drames humains, etc. j’ai changé drastiquement de comportement d’achat. Je me sens plus légère et je perçois pas mal de bénéfices au moins consommer la mode. Je les aborderai dans un prochain article peut-être.
Le mot de Sonia Déjà 2000 mots pour cet article sur « Comment j’ai fait pour acheter moins de vêtements ? » et je me rends compte que je n’ai pas abordé l’aspect environnemental ou sanitaire. La pollution, les besoins de ressources naturelles, l’empreinte carbone et le gaspillage sont tant d’autres déclics qui poussent à changer. Les dangers pour la santé du fait du choix des vêtements que l’on porte entrent aussi en jeu. Pour ces derniers, les études les confirment depuis peu, donc ce n’est pas cette raison qui m’a poussé à évoluer. En réalité, et je me répète, c’est surtout le constat humain qui m’a fait changer ma manière de consommer la mode et l’habillement. Ma valeur haute est clairement l’humain, l’humain sans frontières (si je puis me permettre) !
Et toi, tu aimerais moins acheter moins de vêtements ? Si tu te reconnais dans mon histoire, comment as-tu fait pour moins consommer de vêtements ? N'hésite pas à laisser un commentaire sous cet article. C'est toujours un plaisir d'intéragir avec vous !
À très vite,
Sonia
Crédits photos : Unsplash, Ma pause mode Copyright