Un article du magazine ELLE, publié le 8 août dernier, m’a fait m’interroger sur : depuis quand je n’ai pas acheté de vêtements. Cet article de Capucine Tissot s’intitule : « Je n’ai pas acheté de vêtements depuis un an et ma vie a changé ». Bien entendu, ce sujet fait écho à mon parcours de déconsommatrice mode. Cependant, un questionnement personnel m’a interpellé. Bien que je déconsomme depuis plusieurs années, je pensais être capable d’indiquer instantanément de quand datait mon dernier achat. Pourtant, il m’a fallu quelques minutes pour remonter le temps et me souvenir de mes derniers achats mode…
Ma réflexion face à ce constat personnel.
La question : depuis quand je n’ai pas acheté de vêtements ? : preuve d'une certaine distance avec le shopping ?
En découvrant cet article sur le site ELLE magazine, je me suis demandée : « mais d’ailleurs, depuis quand je n’ai pas acheté de vêtements ? ». Cet article met en lumière le témoignage de personnes qui n’ont rien acheté depuis un an et dont la vie a changé… Par le passé (et avant les confinements), j’ai déjà passé plus d’un an sans rien acheter. Ni vêtements, ni accessoires. A cette époque et comme il s’agissait d’un défi personnel, je tenais compte du temps qui passait entre 2 achats. Je me sentais aussi fière de ne pas céder à la tentation d’une nouveauté qui ne répondait finalement pas à un besoin réel une envie durable.
Je précise que j’avais 29 ans à cette époque et un dressing bien fourni. En faisant un tri de ma garde-robe et des essayages, j’avais alors composé des tenues vestimentaires dans lesquelles je me sentais bien et pour diverses occasions. Mon objectif était alors et tout simplement, de porter plus souvent et d’user mes vêtements. Cette démarche de conscientisation m’a véritablement aidé à changer mes habitudes d’achats mode.
Questionnements en lien avec mon parcours de déconsommatrice mode
Ce déclic mode et l’envie de déconsommer * remonte pour moi à l’année 2014. Suite à diverses révélations et prises de conscience, je pouvais alors indiquer ne rien avoir acheté depuis 6 mois, puis 1 an. Aujourd’hui, en 2022, déconsommer est devenu tellement naturel que je me rends compte que je suis bien plus détachée par rapport à la date de mes derniers achats. Je ne sais pas où vous en êtes dans votre cheminement personnel (pour celles et ceux qui déconsomment,) mais est-ce que comme moi, le flou peut parfois vous envahir ? De plus, j’achète essentiellement par besoin. Alors je me dis que ça devrait me marquer…. Pas tant que ça vu ma réflexion suite à cet article du site ELLE magazine ?
* Pour rappel, déconsommer signifie pour moi, acheter moins en portant ce que je possède déjà et renouveler ma garde-robe en effectuant de meilleurs choix (seconde main, marque engagée ou créateurs locaux).
Point sur mes derniers achats de vêtements
- Juin 2022 : un legging de sport acheté sur Vinted et à l’identique de mon ancien legging que j’avais perdu lors d’un déplacement en mai dernier ;
- Novembre 2021 : 2 jeans Levis vintage achetés dans une boutique indépendante de seconde main. Cela faisait plusieurs années que je recherchais de tels modèles : mom jean années 90 et jean flare taille très haute années 70 dont l’étiquette Levis de couleur orange prouve l’authenticité du modèle.
- Septembre 2021 :
- une veste de tailleur noire loose Zara achetée sur Vinted. C’est à nouveau un modèle identique à celle que j’avais acheté en 2013. J’avais recherché du côté de marques éco-responsables un équivalent, mais je n’avais pas retrouvé les détails que j’aime dans cette veste. Alors merci Vinted et son moteur de recherche !
- un jean LTD 100 % coton acheté sur Vinted. L’histoire se répète, j’ai racheté le même modèle que mon ancien jean acheté en 2015 dans un commerce indépendant. Il avait fini sacrément troué à force de le porter et reporter.
En conclusion, bien que ces derniers mois ne furent pas sans achat, cette liste témoigne de ce que j’appelle des achats conscients et plus responsables, qui font véritablement plaisir.
Remarque Investir dans la qualité et le plaisir, c’est économiser sur la durée
Les achats du jean et de la veste office étaient notés sur ma wishlist depuis plusieurs mois. Après plusieurs années à les porter et reporter, ils ont fini usés et importables. Cependant, les 2 furent de bons investissements neufs, aux prix respectifs de 89 € et 69 €.
En faisant le calcul, ils me sont revenu à environ 13 € par an pour le jean et 7 € par an pour la veste.
Ajoutez à cela la notion de plaisir et de confort en les portants, et vous obtenez un pur kif économique de déconsommatrice mode !!!
Un style plutôt intemporel et non pas une fashion-victim : un avantage pour déconsommer ?
Ma réflexion me rappelle aussi que je ne suis pas une « fashion-victim ». J’entends par là suivre les tendances à tout prix ou acheter les « pseudo-incontournables » de chaque saison. Mon style est plutôt classique, bohème ou un peu rock voire urbain. Quelques pièces plus originales ou plus iconiques et qui m’amusent font aussi exception sans pour autant être « tendance». Bref, porter, reporter et user des tenues intemporelles ou des pièces phares de son dressing, c’est clairement un avantage ! En comparaison avec des tenues qui seraient vite passées de mode, tellement les tendances ou les « must-have » peuvent rapidement changer, ma démarche de ne plus avoir besoin de nouveauté semble plus aisée.
Tout le monde ne peut pas cheminer de la même façon : déconsommation mode, à chacun son cheminement
En prenant du recul par rapport à ma démarche débutée à presque 30 ans, j’ai conscience que mon histoire ne peut pas parler à tout le monde. Par exemple, si j’avais été étudiante avec un pouvoir d’achat ultra-limité j’aurai sûrement dû constituer ma première garde-robe de « jeune femme » et dire au revoir aux années de lycée. Par conséquent, j’aurai sûrement eu moins de facilité à ne pas acheter pendant plus d’un an.
C’est pourquoi en matière de déconsommation mode, une histoire, la mienne ou la vôtre, ne vaut pas pour tout le monde. Je tiens à rappeler cette bienveillance et cet effort de compréhension des autres sur Ma Pause Mode. En effet, l’envie de mieux faire entre en jeu, mais elle se corrèle à d’autres facteurs, tels que :
- le fait d’avoir un dressing actuel bien fourni ou non,
- le fait de posséder des vêtements adaptés ou non à nos besoins et envies du moment : prise ou perte de poids, nouvel emploi, âge charnière adolescence/ « jeune adulte »/ jeune actif / jeune retraité, nouvel emploi et nouveaux codes, déménagement, etc.,
- le budget vestimentaire de chacun et de chacune,
- le fait de bien connaître les tenues qui nous mettent le plus en valeur (couleur, matière, coupe, style) et qu’on a plaisir à porter pour l’allure et aussi en matière de confort. Cela passe essentiellement par un tri de son dressing avant tout nouvel achat et une meilleure connaissance de soi et de sa morphologie, par exemple.
Ne pas acheter de vêtements pendant 1 an... … ça change la vie ?
Les années passant, je rejoins effectivement l’idée que ne rien acheter pendant 1 an peut changer la vie. À titre personnel, je ne compte plus les mois sans achat, car j’ai intégré la déconsommation mode comme un automatisme. C’est même devenu tout à fait naturel pour moi de ne plus faire les boutiques ou que très exceptionnellement en cas de besoins ou d’envie précise qui aura été réfléchie en amont.
Par conséquent, je me rends compte que ne pas acheter de vêtements n’est plus du tout un défi. C’est ancré dans mes nouvelles habitudes de consommatrice. Je trouve dans ce cheminement de nombreux avantages déjà abordés sur le blog. Par exemple,
- gain de temps pour choisir ses tenues en toutes occasions,
- plaisir à regarder mon placard et mes tiroirs avec moins d’articles endormis,
- revente de vêtements que j’avais achetés, mais que je ne portais pas assez ou ne souhaite plus porter, alors gain d’argent,
- économies tant du fait de ne plus faire les boutiques et de ne pas non plus être tentée par les publicités sur Internet que du fait d’user dans le temps. D’ailleurs, je ne fais même plus attention aux vitrines des magasins, alors que j’habitais en hypercentre de Toulouse ces dernières années et donc entourée de boutiques. Fini la tentation inutile, et bonjour l’esprit libre des sorties quotidiennes !
- sensation d’être bien dans sa peau et aisance en portant ces tenues que j’apprécie vraiment et que je trouve aussi et surtout confortables,
- ADIEU la fausse croyance et le diktat mode qui fait croire que s’habiller souvent de la même manière c’est mal vu, pas fun ni branché, … Puis, au passage, je rappelle que trier son dressing, c’est aussi composer de nouvelles associations avec l’existant. Une pièce pour différents mixs et donc bien plus de choix de tenues vestimentaires que si on s’arrêtait à un look par article.
Racheter les mêmes vêtements en seconde main un acte d’achat moins marquant que de la nouveauté ?
Est-ce que justement, c’est parce que j’ai répondu à des besoins précis que je suis plus détachée par rapport aux dates de mes derniers achats ?
Je reconnais que j’ai surtout renouvelé l’existant avec ces pièces que j’aime porter depuis déjà plusieurs années. Peut-être que cela explique ce détachement. Je remarque aussi que mes derniers achats concernent des basiques de mon dressing, des intemporels ou des essentiels. Il s’agirait d’une robe estivale à fleurs, j’aurai peut-être opté pour un achat neuf et plaisir, lequel aurait certainement été plus marquant. Cette nouveauté aurait offert un plus remarqué à ma garde-robe par rapport à ces existants simplement renouvelés. Alors la date d’achat et le lieu m’auraient aussi sûrement marquée, à l’image des souvenirs des points de vente de mes anciens vêtements listés plus haut…
Cet article et cette question « depuis quand je n’ai pas acheté de vêtements ? » m’ont inspirés, n’est-ce pas ?!!
Et vous, à quand remonte votre dernier achat mode ?
Par achat mode, j’inclus les vêtements, les chaussures, les maillots de bain et autres accessoires de mode.
À vos commentaires et zéro jugement ici !
PS : merci Sabrina d’avoir partagé avec moi cet article dont je n’avais pas pris connaissance.
A très vite,
Sonia
Crédits photos : Unsplash, Jon Tyson, Harry Cunningham , Karsten Winegeart, The Nix Company, Heamosoo Kim, Junko Nakase.