Hello,
Suite à des discussions récentes, le drame du Rana Plaza en 2013 semble encore méconnu par certains·es. Dans cet article, j’essaye le plus simplement possible de te remémorer ce qu’il s’est passé et en quoi ça m’a touché à l’époque. Tu comprendras pourquoi ce nom d’immeuble bangladais a marqué l’histoire de la mode et qu’il continue d’être commémoré, 10 ans plus tard en 2023.
Cette catastrophe a notamment fait naître le mouvement « Who made my clothes ? ». Il a été initié par l’association internationale Fashion Revolution. Puis, en 10 ans des étapes ont été franchies afin de créer un avenir meilleur pour l’industrie de la mode. Néanmoins, le chemin reste encore long. Politiques, entreprises et consommateurs ont tous des cartes à jouer et du pouvoir pour faire bouger les choses.
Et toi, souhaites-tu activer ton pouvoir en faveur d’une mode meilleure ?
(si ce n’est pas déjà le cas !)
Bonne pause mode & lecture,
Le drame Rana Plaza : que s’est-il s’est passé le 24 avril 2013 ?
Le Rana Plaza est le nom d’un bâtiment de 8 étages situé au Bangladesh. Il abritait plusieurs ateliers de confection pour lesquels travaillaient environ 5000 personnes, dont une grande majorité de femmes et même de jeunes femmes. Le matin du 24 avril 2013, cet immeuble s’est effondré…
L’effondrement du Rana Plaza a fait 1 138 victimes et plus de 2 000 blessés. Une catastrophe accablante ! Comble de l’histoire, des fissures avaient été aperçues la veille et une fermeture de l’immeuble avait été demandée. Or, les responsables n’ont pas tenu compte de cette alerte qui aurait pu éviter de telles désastreuses conséquences…
Les ateliers de fabrication de vêtements du Rana Plaza fournissaient notamment de grandes enseignes internationales de la fast fashion. D’où l’écho mondial ainsi que la grande mise en lumière de ces « coulisses du bout du monde » bien cachées par de tels acteurs de l’industrie.
Le Rana Plaza… … Je me souviens. J'agis !
Cette catastrophe du Rana Plaza remonte donc a il y a 10 ans jour pour jour, au moment où je publie cet article. Comme j’en parlais dans mon dernier podcast, de nombreux faits qui se sont déroulés dans les années 2010 ont marqué mon cheminement vers la déconsommation mode. Le drame du Rana Plaza fait clairement partie de ces prises de conscience. Je cite ici :
- Prise de conscience de ma condition d’Occidentale totalement aveuglée par les discours des marques de mode.
- Prise de conscience que derrière les prix bas quelqu’un paye toujours le prix, et quel prix !!!
- Prise de conscience que ma passion pour la mode et les vêtements ne peut aucunement rimer avec une telle catastrophe encore possible.
- Prise de conscience que le Marketing dont je suis diplômée peut vraiment nous dérouter de nos valeurs humaines et fraternelles. Achetez plus et de moins en moins cher, tel était son message à Monsieur Marketing des années 2000. Il continue même encore à faire rage ^^
Pour mieux choisir, je prends le temps de regarder les étiquettes, de découvrir l’histoire des marques, d’effectuer des recherches pour flairer le Greenwashing… Bref, je fais au mieux pour ne plus supporter le système de la fast fashion. Je ne veux plus m’attrister en regardant MES habits qui riment avec coulisses à risques ou coulisses douloureuses pour une passionnée comme moi… Voici la responsabilité que je prends !
Purée, mais comment a-t-on pu en arriver là ?
Ce n’est pas parce que de tels dangers et injustices ne touchent pas mes proches, les gens que j’aime ou les habitants de mon pays que je ferme les yeux sur de tels drames survenus.
Pour moi, ce fut fini de porter des œillères ! Place à une nouvelle manière de considérer mes achats de vêtements.
Je veux porter mes habits fièrement, m’y sentir bien quitte à acheter moins et plus cher.
Je veux acheter avec joie et j’achète aussi des coulisses, un univers de marque qui fait écho à mes valeurs humaines.
Des drames encore dans l’industrie textile dans les années 2020
Je tiens aussi à rappeler que de tels drames peuvent encore potentiellement se reproduire en 2023. Cela, malgré des avancées plus sécuritaires au Bangladesh avec notamment une loi qui a été votée. On constate aussi des avancées législatives dans d’autres pays comme chez moi, en France. Toutefois, n’oublions pas qu’une loi votée doit aussi être rigoureusement appliquée. Sinon à quoi peut-elle servir véritablement ? Quels risques et dangers potentiels peuvent vraiment être évités ?
D’après moi, voilà pourquoi la transparence est un pilier des futures stratégies Marketing. Et qui dit transparence, ne dit pas Greenwashing ! Je suis prête à creuser au maximum les coulisses des marques chez qui je souhaite acheter. En cas de doute sur leurs coulisses en considérant par exemple la quantité produite, la rotation des stocks ou les rapports qualité-prix, je préfère clairement aller voir ailleurs !
Pour rappels :
En 2020, à Leicester au Royaume-Uni, des ateliers de production de vêtements ont été dénoncés pour leurs conditions décrites comme de l’esclavage moderne. Un atelier de textile clandestin au Maroc a aussi été synonyme de nouvelle tragédie en 2021. Une inondation a causé la mort de 28 personnes à Tanger…
Quand le souvenir du Rana Plaza fait encore et encore bouger les choses
Le drame du Rana Plaza a mis en lumière les coulisses dangereuses de l’industrie de la fast fashion. Ont été révélés au grand jour des pratiques inconscientes et intolérables, des images marquantes de couturières et de travailleurs bangladais, des noms d’enseignes qu’on connaît tous et toutes qui s’approvisionnaient dans de tels ateliers à risque, etc. Si tu as manqué cette information, saches qu’il n’est jamais trop tard pour te renseigner, obtenir plus d’informations et voir comment ça résonne en toi. En cette semaine du 24 avril 2023 au 30 avril 2023, de nombreuses actualités vont fuser dans les médias ; et tant mieux ! C’est la Fashion Revolution Week. De tels mouvements, de tels partages font que cette catastrophe qui a marqué le monde entier, serve encore d’exemple.
Que ce drame serve à nous faire évoluer et à faire changer les choses en mieux.
10 ans plus tard, en 2023, on remarque plusieurs évolutions de l’industrie textile. Cependant, il reste encore du chemin pour plus de sécurité, de sûreté et de justice sociale dans la mode, au niveau mondial.
- Des personnes travaillent sur des projets pour faire encore évoluer les lois. Oui, les gouvernements et autres institutions mondiales ont aussi un rôle à jouer, une responsabilité à prendre. Des lois ont vu le jour à travers le monde et sont porteuses d’un avenir meilleur pour l’industrie textile et de l’habillement. Que ça continue !
- Des personnes s’investissent au quotidien pour enquêter et mettre en lumière ce qui reste à améliorer voire a grandement bousculé. Des personnes fiables, sérieuses, passionnées, investies et transparentes. Auteurs, journalistes, fondateurs de labels, désinfluenceurs, etc. Bravo !
- Des enseignes et entreprises essayent d’améliorer leurs stratégies pour mieux faire. C’est parfois lent, mais l’intention peut parfois être honnête. Cependant, un nombre considérable d’autres entreprises surfe plutôt sur des petits pas mensongers : Greenwashing, manque de transparence. Elles ont tendance à maquiller leur réalité en diffusant des messages Marketing bien rodés. Sur ce point, c’est pour moi condamnable…
- Des entreprises et des marques engagées font aussi déjà très bien les choses ! Elles méritent d’être bien plus visibles, d’être bien plus misent en avant dans les médias et d’être bien plus reconnues.
- Des entreprises et des marques ne cessent d’innover en faveur d’alternatives plus éthiques, responsables et durables. Encourageons-les !
Greenwashing et petits mensonges contemporains
Eh oui, sortir totalement d’un système économique aussi lucratif que la fast fashion semble délicat pour ces grandes firmes. Rappelons que ces modèles se sont développés depuis les années 1980 autour de points bien négatifs en matière socio-environnementale. Bien entendu, les entreprises jurent plus par capital, par rentabilité que par valeurs socio-environnementales.
Le système encourage en effet la croissance en capitaux, exponentielle si possible même… Mais les temps changent et tout peut aussi se conjuguer avec plus de justesse, d’équité, de sécurité, de fraternité internationale, etc. J’ai l’espoir de voir se réajuster les modèles vers des développements plus doux, plus respectueux, plus sereins même si pas aussi prolifiques.
Ralentissons et vivons mieux tous ensemble !?
Le Greenwashing et les discours mensongers ou encore les stratégies un brin détournées deviennent des ressources Marketing plus faciles à mettre en place à l’instant T pour de nombreuses enseignes fast fashion. Oui, plus faciles que tout détruire pour tout reconstruire. Alors que personnellement, si les marques communiquaient sur leurs vulnérabilités et leurs avancées transparentes à petits pas ; je serai plus à même de leur pardonner que face à des pratiques qui transpirent le mensonger…
J’espère que les entreprises vont VRAIMENT RÉFLÉCHIR à de nouveaux modèles plus justes pour l’avenir. Toutefois, si le Greenwashing est simplement utilisé dans le but d’endormir le·la consommateur·trice de plus en plus éveillé·e face aux problèmes de la mode jetable ; ce n’est pas OK pour moi.
S’adonner au Greewashing pour reconquérir le·la consommateur·trice ? Gare à vous, gare aux bad buzz qui font vite mal de nos jours ! Les choses évoluent. À moment donné, il ne faudrait pas non plus manquer le coche du véritable futur meilleur de la mode…
À petits pas ok, mais à petits pas transparents et bienveillants svp !!
Zoom sur la campagne Good Clothes Fair Pay
L’association Fashion Revolution est en cours de campagne afin de faire évoluer la législation. Leur objectif est d’assurer des salaires décents aux travailleurs de l’industrie de l’habillement, du textile et de la chaussure. Cette campagne nommée Good Clothes Fair Pay témoigne de la volonté de faire encore et encore évoluer les conditions sociales dans cette industrie qui souffre de nombreuses injustices.
Personnellement, acheter des vêtements qui riment avec dangers et injustices pour mes pairs à travers le monde me déplaît fortement. Imaginer des évolutions des lois au niveau international est donc naturellement un mouvement que je soutiens dans le but d’offrir un futur meilleur à la mode. Voici le lien si tu souhaites rejoindre les presque 200 000 citoyens européens qui ont déjà signé cette pétition.
Voilà tout pour ces inspirations en ce jour de commémoration des 10 ans de l’effondrement du Rana Plaza. Une pensée pour toutes ces couturières décédées et leurs proches. Une pensée également à tous les blessés qui aujourd’hui encore souffrent de lourdes conséquences.
En tant que consommateur·trice, je t’invite vraiment à ouvrir les yeux sur ce qu’il se passe dans le monde en lien avec l’habillement.
Si cet article te touche et qu’il te donne envie de changer, c’est qu’on partage sûrement une sensibilité similaire.
Je te souhaite alors une bonne transition !
Si ça ne te touche pas, je ne pense pas que tu lises cette conclusion ^^
Puis, si tu as des questions, des freins, quoi que ce soit à partager avec moi ou en public, contacte-moi ou laisse un commentaire.
À très vite,
Sonia
Crédits photos : Unsplash kira-ikonnikova, rio-lecatompessy.